Strasbourg et Marseillaise ont procédé à un curieux
échange musical. C'est à Strasbourg qu'est née la
Marseillaise, l'hymne national français. Le baron de
Dietrich, maire de la ville, souhaitait à la
Révolution un chant moins sanglant que la Carmagnole.
Le jeune officier Rouget de Lisle composa le Chant de
guerre des armées du Rhin, à partir du texte d'une
affiche et de réminiscences d'un opéra. Ce chant fut
repris par des volontaires marseillais ralliant Paris
pour défendre la patrie. Ils le répandirent ainsi à
travers la France, qui le surnomma la Marseillaise.
Le compositeur strasbourgeois Émile Waldteufel composa
des valses pour Napoléon III qui voulait imiter
l'empereur d'Autriche. Sa célèbre Valse des patineurs
fut l'occasion à Marseille d'un spectacle où les
amateurs de patins à roulettes de la ville
s'exhibaient sur scène. Tous ceux qui voulaient
assister sans payer à la soirée, et ils furent très
nombreux, tentaient de passer par l'entrée des
artistes, où ils s'annonçaient comme patineur, soit en
provençal rescaïre. Cela a donné le verbe français
resquiller, qui signifie frauder sans grave
conséquence.